L’intégration des communes des balcons et du piémont au sein du Smcgs dès 2014, couplée aux travaux du plan de paysage, ont mis en exergue l’opportunité de structurer et valoriser la position de belvédère de ces entités. En résulte l’intention de mettre en place plusieurs itinéraires paysagers pédestres, équestres, VTT et cyclo-touristiques reliant les principaux belvédères des balcons nord, des balcons sud et du piémont par les points de vue répétés qu’ils offrent sur le massif du Canigó et sur le littoral méditerranéen.
A l’instar des boucles « Tours et ronde du Canigó » mises en place par le Conseil départemental avec l’appui du Smcgs, les itinéraires qui ont et seront mis en place d’ici 2024 sont les suivants :
Le tour de Santa Anna
Le Tour de Santa Anna, à l’est du massif, sur le piémont correspondant au massif des Aspres. Il s’effectue en trois jours à travers 42 km de sentiers et a été pensé sous forme d’étapes permettant aux différents publics de composer leur parcours en fonction de leur niveau de pratique, du temps dont ils disposent, de leurs envies et de l’offre d’hébergement existante. L’itinéraire, entre plaine et haute montagne, en forêt méditerranéenne, gagne à plusieurs reprises en altitude afin d’offrir des panoramas remarquables sur la Méditerranée et sur les pics qui se détachent abruptement des crêtes des collines alentours. Santa Anna permet de découvrir les différents hameaux et villages pittoresques qui ponctuent la boucle et un patrimoine architectural roman exceptionnel, expliqué aux usagers dans un dépliant disponible dans les offices de tourisme. En 2018, l’aménagement se poursuit avec la réalisation d’un panneau d’accueil au prieuré de Serrabona, ainsi que l’installation de trois tables d’orientation en demi-couronne, dont une au château de Belpuig et deux au sommet de Santa Anna dels Quatre Termes.
Les Balcons Nord du Canigó
Sur les balcons nord, des itinéraires pédestres, équestres, VTT, cyclo-touristiques et routiers reliant les villages et lieux emblématiques tels que Força Réal, Caladroy ou le prieuré de Marcèvol sont mis en place. Valorisant le patrimoine de l’ancienne frontière du Traité de Corbeil, les nombreux points de vue et les producteurs locaux (vins, oliviers, amandiers…), ce projet est en cours de réalisation et s’inscrit dans la mise en œuvre du programme Interreg Med Emblematic, prévoyant la mise en place d’éco-itinéraire(s) illustrant les fondements de la « dimension emblématique » du site. Il se décline en deux volets :
- l'itinéraire des belvédères, parcours de 68 km entre Millas et Prades, comprenant 6 points de vues aménagés avec tables d'orientation et découvertes patrimoniales ou gustatives tout le long du parcours, décrits dans un guide et sur une carte à se procurer gratuitement dans les offices de tourisme du territoire ;
- 9 itinéraires pédestres : développé sous forme de boucles locales, en appui sur la ligne de bus sur les gares de la ligne TER Perpignan – Villefranche-de-Conflent (1€), permettant une itinérance d’un à quatre jours sans émission de gaz à effets de serre ; certaines boucles seront notamment proposées comme « Escapade nature sans voiture » solution de tourisme durable mise en oeuvre par le réseau des Grands Sites de France
- un parcours panoramique cyclo-touristique et routier : alternatif au corridor routier de la RN116, ce projet peut rapidement devenir un itinéraire-bis très qualitatif pour les cyclistes ou automobilistes en quête de découverte.
Les Balcons Sud du Canigó
Sur les balcons sud, il est possible de mettre en valeur les belvédères et les portes d’entrée du Grand Site de France que sont le Coll d’Ares, Coustouges, Saint-Laurent-de-Cerdans ou encore Serralongue, dans le cadre du tour pédestre du Haut Vallespir existant ou d’une itinérance cyclo-touristique à développer en articulation avec la voie verte transfrontalière Pirinexus. Dans ce cadre, seront mis en place dès 2018, les tours transfrontaliers du Costabona.
La volta de Batera-Pinosa: la route du fer
Tout autour du Canigó, le fer est présent, comme une ceinture qui enserre le massif. C’est une histoire de spécialistes du temps long qui nous parle de l’évolution des roches, pas si endormies qu’elles en ont l’air ! Le fer est un minerai qui se forme en filons par transformations de roches préexistantes. Sous l’action des mouvements tectoniques, les roches se déforment, s’échauffent et des intrusions d’eau produisent une chaîne de réactions chimiques qui aboutissent à la formation du fer. Les « paysages du fer » de la montagne de Batera se sont dessinés progressivement au fil des siècles d’exploitation minière. Historiquement façonnés par les Romains, puis les paysans mineurs du Canigó, ils gardent aujourd’hui les traces d’une activité métallurgique forte, associée aux lieux d’extraction. Les vestiges de l’activité minière se retrouvent sur l’ensemble du gisement de la montagne de Batera, à cheval sur les vallées de la Têt et du Tech, dans le Conflent et le Haut-Vallespir. Ils reflètent une utilisation de l’espace conditionnée par le relief et organisée autour de l’extraction, du transport et de la transformation du minerai, et notamment du minerai de fer. Cette configuration a conduit les populations à habiter les versants du massif de façon quasi permanente au fil des siècles. Un setnier vous emmène, pendant 24 kilomètres, sur les chemins qui ont marqué l’histoire minière, et à la découverte des sites majeurs de l’extraction du fer dans le massif du Canigó.